Google en position dominante
Google en position dominante dans la publicité en ligne
Pour l'Autorité de la concurrence, Google a une position dans les liens
sponsorisés, une part majeure de la publicité sur Internet. Il incite le
moteur à modifier ses pratiques.L'étau se resserre autour de
Google.
Après plusieurs mois d'instruction, l'Autorité de la concurrence a affirmé,
dans un avis demandé par le gouvernement, que Google était
en position dominante sur un segment précis de la publicité en ligne,
celui des les liens sponsorisés. Ces liens commerciaux, qui font la
promotion de produits en tout genre, apparaissent en fonction des
recherches effectuées par les internautes sur le moteur.
*Google l'essentiel de 800 millions d'euros de recettes
*
De fait, Google possède
plus de 90% de parts de marché en France dans la recherche, et donc
l'essentiel du marché des liens sponsorisés, qui génèrent 800 millions
d'euros de recettes par an, alors que les bannières traditionnelles, un
segment que se partagent tous les autres sites accueillant de la publicité,
attirent environ 500 millions d'euros de recettes.
*Google l'avis de l'autorité
*
Google continue,
selon des arguments désormais bien huilés, de contester les
conclusions de l'Autorité. « Les liens sponsorisés sont l'une des
nombreuses options qu'ont les annonceurs pour faire de la publicité. Si le
prix des liens sponsorisés augmente, les annonceurs peuvent s'orienter vers
d'autres formats, en ligne ou non, et ils n'hésitent pas à le faire »,
affirme le moteur. C'est justement sur cette argumentation qu'a travaillée
l'Autorité, en identifiant les signaux de la position dominante.
Les sages de la rue de l'Echelle pointent un taux de marge de 35%, un
niveau jugé élevé sur le marché. Surtout, ils ont comparé les prix des mots
clefs achetés par les annonceurs qui leur permettent d'apparaître dans deux
moteurs : Google et
Yahoo. Le gendarme de la concurrence a constaté que le service de Google était
de 1,5 à 2 fois plus cher, signe que le moteur avait une influence
réelle sur le marché.
*L'Autorité invite Google à
changer ses pratiques
*
En réalité, la position dominante n'est pas condamnable en tant que telle.
Seul l'est le comportement de l'acteur surpuissant sur le marché. Pour
qualifier un abus, encore faut-il une procédure contentieuse, qu'elle
provienne d'un plaignant ou même de l'autorité capable de s'autosaisir.
Pour le moment, le conseil se contente de souligner certains comportements
du moteur de recherche, qui lui paraissent suspects.
Ainsi, les clauses des contrats publicitaires « AdSense » conclus avec les
éditeurs de contenus semblent inéquitables, comme la participation des
filiales de Google aux
enchères des liens sponsorisés, en concurrence avec les annonceurs.
Avant de s'autosaisir éventuellement, l'autorité laisse le temps à Google de
modifier certaines de ses pratiques.
Source : La Tribune.fr - 14/12/201